Noli me tangere -Ne me touche pas (Astérix, Obélix et consorts)

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La vie la mort sont pas déliées.

Comme la question n’est pas encore venue à mes oreilles je vous la pose : « Diriez-vous que Astérix, Obélix et consorts sont confinés?

Passé le temps de surprise, au moins celle qu’à ces heures cette question évidente personne ne se la soit posée, il y aura celui de la réflexion. Eux sont assiégés en temps de guerre et sont censés être contraints par l’Empire Romain qui ne peut pourtant les astreindre.

Ils ne sont pas confinés. Pratiquement nous le savons tous il semble qu’ils le doivent à la fameuse potion magique.

Fameuse, si ce n’est de goût – je ne connais pas celle de Panoramix – du moins de permettre la stabilité de l’Empire Romain. Il a toujours fallu en effet un tout petit n’importe quoi de différence pour identifier l’ennemi nécessaire à assurer la stabilité des Nations dans le maintien de leur cap.

Mais fameuse aussi de permettre la sécurité des irréductible Gaulois. Cela dans la réalité des aventures de nos héros, certes. Mais encore, c’est là le point que je souhaite mettre en avant, dans le principe intéressé de conforter leur sécurité, leur assurance-vie garantissant celle de la stabilité dite en premier.

A la frontière de la confrontation, entre extérieurs et intérieurs des petits uns et du grand Autre, un passage de l’un à l’autre par l’un pour l’autre.

Aujourd’hui que nous sommes parties prises dans le même type de mouvement de préservation il s’agirait de boire de la potion tragique.

Celle qui nous réduirait à n’être qu’une identité qualifiée commune, Covid 19, identifiée à l’espace réduit personnel, chez soi, avec comme terre promue, pour ne pas dire promise, celle du toucher interdit. Noli me tangere.

Alors, ici, au sein de l’inter-dit, est-on encore à même d’y reconnaître la scansion de la suspension ?

Dans ce tableau, son lieu est le temps où peut se repérer la marque de l’élan qui l’aura impulsée.

Ou bien l’encoche mortifère de la répétition, ininterrompue. C’est à dire le rapport à la langue du IVème Empire – du IVème Reich – instillé de longtemps. Celui de la langue morte que nous vivons.

Ou bien le cochage sans cesse à définir de ce qui conditionne l’allant vital. C’est à dire un rapport au langage dont le signe peut se livrer ainsi : quoi que l’on fasse, le corps du sujet ne peut être cerné.

Il est, je suis, Je est un-dit-cernable. Ce que d’écrit l’erre de réception.

Jean-Thibaut Fouletier le 07 – 05 – 2020