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Je n’ai pas connu Ginette Raimbault. Dire cela c’est exprimer le regret de la chose.
Elle est pourtant très accessible, particulièrement dans un style que je reconnais être celui de celles et ceux dont la clarté de leur dire aura été filtrée par une disposition d’écoute incessante.
L’air semble ainsi porter le biais si particulier de son attention pour la nouer à la nôtre dans l’interview qu’elle accorda à Jérôme Blumberg et Daniel Friedmann en 1983*.
Mais encore, par exemple, dans le livre « Médecins d’enfants, onze pédiatres une psychanalyste », elle redistribue le travail effectué avec et par un groupe de pédiatres.
Ce livre, lié à la lecture de celui de Sigmund Freud, « Trois essais sur la sexualité », m’aura inspiré une longue impression de lecture.
Je le propose aujourd’hui à la découverte de celles et ceux qui ne l’ont pas encore parcouru.
Lorsqu’elle mourut il fut dit que « Personne ne connaissait autant qu’elle les souffrances du deuil, de la mort annoncée ou volontaire et personne ne sut, comme elle, aider des proches à mourir à une époque où ce geste n’était même pas pensable dans le milieu médical ».
Ce grain décrit parfaitement comment elle sut redistribuer le prix du vivant, sa condition, et résonne ainsi à mes oreilles lorsqu’il s’agit, par exemple, pour en revenir au travail de groupe, de répondre à la question de savoir si, en l’état actuel des choses, les écoles de psychanalyse sont encore en capacité d’entendre que leur désormais survie est très largement indexée à la mort de la vie de la psychanalyse et de sa transmission en leur sein.
Et ce, qui va - d’autant mieux, c’est-à-dire pire - sans pouvoir être dit en leur sein, réciproquement !
C’est-à-dire, condition, à être questionné.
Jean-Thibaut Fouletier le 12/12/2020
* Cet article a été placé à l'origine sur le Google Drive de Place Analytique, groupe de travail psychanalytique.
** Interview à découvrir ici
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