L’UMPS de JMLP
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L’UMPS DE J-M Le Pen
CHUTE DES TEMPÉRATURES:
Le front national, l’étroit front, l’étron froid.
En dehors de toute considération politique il est indéniable que Monsieur Le Pen a de l’esprit, esprit dont une tare congénitale fait qu’il ne peut en faire usage qu’au seul lieu où la langue le discrédite.
Cela semble déterminer son caractère attractif, auquel chacun veut donner la réplique pour tenter d’avoir le dernier mot et d’ainsi toucher au Graal.
Nous avons tous assisté, depuis des décennies, à des débats, des interviews télévisées ou radiodiffusées, où des myriades d’intervenants ont tenté de river son clou au fondateur du Front National sans y parvenir*.
Il semblerait de prime abord qu’il ait transmis cette faculté à sa fille et à sa garde rapprochée. Mais je le répète, il s’agit moins des qualités personnelles de tel ou telle chez les Le Pen et consorts que de la posture de ceux qui leur renvoient la balle.
L’histoire se répète, toujours la même et dans tous les contextes. Un journaliste adopte en début d’échange une stratégie, quelle qu’elle soit, de neutralité, de bonne foi, d’agressivité, de mauvaise foi, d’estocade surprise, j’en passe et des meilleures, et indéfectiblement le moindre de ses mots semble enfler l’animal et le ressort qui l’agit.
Je vais alors ici vous tenir à peu près ce langage, autre.
Recette ou démonstration, prenez les mots qui suivent comme il vous plaira. Je suis conscient qu’ils pourront sembler fats au regard de la charge affective que revêt ce à la porte de quoi ils viennent frapper, mais il me semble pourtant qu’à en suivre le fil l’on touche du doigt que l’apparente victoire du dernier mot chez les Le Pen puisse se muer en réalité, particulièrement insupportable pour eux mais partagée par tous, de ne jamais avoir eu le premier.
Jean Marie Le Pen a déjà dit qu’il préférait ses voisins aux habitants du village d’à coté, ses cousins à ses voisins et ses enfants à ses cousins. La suite logique aurait voulu qu’il précisât ses préférences entre ses filles et sa femme par exemple. Mais s’agissant du ressort de tous rapport humain, l’inceste, il cru devoir se dispenser de le faire. Premier arrangement, premier point.
Deuxièmement, sa fille Marine ne s’appelle pas Marine, mais Marion. Eut elle ainsi voulu s’émanciper qu’elle n’eut pas fait de choix plus maladroit car le quotidien prouve qu’elle reste bien la fille de son père. Eut-il été boucher qu’elle eut sans doute été bouchère. Ne le fut-il pas d’ailleurs une certaine nuit où, durant la guère d’Algérie il oublia son couteau dans la maison d’un algérien que lui et ses hommes torturèrent avant de l’exécuter à leur départ ? Passons…
Troisième point, sa nièce, Marion Maréchal Le Pen, n’a de Le Pen que le nom de sa mère et de Maréchal que le nom de celui qui l’a reconnu en lieu et place de son géniteur.
Car voyez-vous, au fur et à mesure que les générations politiques avancent, chez les Le Pen on perd de sa pureté.
Alors, pensant sans doute faire contrepoint à cet état de fait, volonté archaïque de conjurer le mauvais sort en agrégeant l’ennemi à sa propre chute, vous n’êtes pas sans avoir remarqué que depuis plusieurs semaines Marine Le Pen, je veux dire Marion Le Pen, ne parle plus du PS ni de l’UMP, mais systématiquement, voire frénétiquement, de l’UMPS.
Jeux de mots, esprit, discrédit, tout y est et si l’on gratte un peu, dans ce tout l’on trouve l’idée qu’elle y promeut, l’inceste idéologique. Et oui, pureté et inceste, il y a bien de l’irrésolu qui avance comme un miroir sur la route de Marion Le Pen.
Nicolas Sarkozy y répondit et se fendit, à sa hauteur, d’un un peu court FNPS…
La limite que touche sans cesse le verbe des Le Pen est un irrésolu qui nous concerne tous et dans lequel chacun de nous vient, et sans doute pas pour rien, diluer son propre élan.
Comment suturer cette réalité de sorte que l’équation se résolve et du coté de la fille et du coté de ceux qui ont à faire à elle ?
Je suggère pour la première partie de la question d’appeler un chat un chat et en l’occurrence de ne plus jamais appeler Marine Le Pen que par son vrai prénom, Marion.
Pour la seconde partie de la question il suffira de lui retourner l’incestueux UMPS en accolant à Marion le premier prénom de son père Jean.
Qui osera avoir ce premier mot ?
Jean-Marion Le Pen, ou la pure énonciation d’une France impossible. Ouf !!!
* La poudre aux yeux de Bernard Tapie aveugla le borgne. Royaume d’ombres vides.
Jean-Thibaut Fouletier
Paris, le 05/04/2015
Mais encore…
Aujourd’hui, mardi 14 avril, sur France Culture, cette analyse disant que si l’UMP s’apprêtait à changer son nom pour devenir, rien n’était encore décidé, « Les républicains », c’était pour faire d’une pierre deux coups. Répondre au slogan « ravageur », UMPS, de Jean-Marion Le Pen mais encore pour couper l’herbe sous les pieds de Manuel Vals et de François Hollande qui n’ont de cesse, justement, d’utiliser le mot « républicains ».
Passons pudiquement sur le deuxième coup de cette pierre calamiteuse en précisant simplement que ôter les mots de la bouche de l’autre pour appauvrir son discours ne rend pas plus riche la dialectique de ceux qui font ce choix, et appuyons sur le fait que changer de nom en réponse à l’innommable, réponse proposée par la pensée locomotive de droite, laisse présager d’un avenir, le notre, peu enviable puisqu’appendu à ce que désigne le nom « Les Républicains »,
la lâcheté d’un discours qui renforce son ombre.
Jean-Thibaut Fouletier
Paris, le 14/04/2015
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