Le mobile de Nimeño II

Le mobile de Niméño II – 83/129cm – 2024 – Huile – JTF

(This text is translated into English below the French version.)

Il y a quelques jours une journaliste du Dauphiné libéré – qualifiée de Tanagra dans un article à son sujet – m’a interviewé à propos d’une chanson créée par un chanteur local.

Elle me demanda si j’étais parfois inspiré par la musique. Je lui parlais alors de ma toile « Les chiens bleus » ainsi que de celle-ci, que je présente aujourd’hui, « Le mobile de Nimeño II ».

Christian Montcouquiol alias Nimeño II. À moins que ce ne soit l’inverse. L’un des très rares représentants de ce qu’une pratique puisse s’élever au rang d’art et qu’au creux de cet art l’universelle d’une écriture unique puisse se lire et nous éclairer.

Des heures passées à l’écouter parler de sa pratique et à entendre son frère, Alain Montcouquiol, livrer son regard sur la chose.

À lire, donc, son mouvement et à découvrir ce qui l’anime.

La musique disais-je. Celle de Allain Leprest dans un disque que m’a offert l’amie Claudine, disque à travers lequel des artistes lui rendent hommage en interprétant ses chansons. L’une d’entre elles, chantée par Bruno Putzulu, à pour titre « Où vont les chevaux quand ils dorment ».

Cette phrase m’a saisi.

«…Et dans les nuits de Bilbao,

Combien la lune au bout de sa corne,

Fait-elle danser de toreros  ?…»

Allain Leprest s’est donné la mort le 15 août 2011.

Nimeño II s’est donné la mort le 10 septembre 1989, deux ans après s’être très grièvement blessé aux vertèbres cervicales, en retombant, après avoir été propulsé par le taureau Pañolero.

Voici la brève que j’ai écrite à ce sujet dans le livre A demain (fermé le WE) :

Fòrza :

Jacques Durand, journaliste de Libération, raconte que lorsqu’il a appris par un coup de téléphone la mort de Christian Montcouquiol, Nimeno II, il était en train de lire Les mémoires d’outre-tombe. Il en a extrait cette phrase pour la rédaction de son article, Sa mort l’a laissé en possession de sa force.

Comme dans Le marchand de Venise il s’agit de respecter le contrat d’engagement qui lie chacun à sa propre parole.

Le respect de ce qui est alors mis en gage.

La livre de chair pour équilibre du mobile.

Jean-Thibaut Fouletier
Die, le 06/02/2024
THE MOBILE OF NIMENO II

A few days ago a journalist from Dauphiné Libéré - described as Tanagra in an article about her - interviewed me about a song created by a local artist.
She asked me if I was sometimes inspired by music. I then spoke to him about my painting “The Blue Dogs” as well as this one that I am presenting today, “The mobile of Nimeño II”.
Christian Montcouquiol alias Nimeño II. Unless it's the other way around. One of the very rare representatives of the fact that a practice can rise to the rank of art and that in the depths of this art the universality of a unique writing can be read and enlighten us.
Hours spent listening to him talk about his practice and hearing his brother, Alain Montcouquiol, give his take on things.
To read, therefore, its movement and to discover what drives it.
The music I said. That of Allain Leprest in a record that my friend Claudine gave me, a record through which artists pay tribute to him by performing his songs. One of them, sung by Bruno Putzulu, is titled “Where do horses go when they sleep”.
This sentence grabbed me :

And in the nights of Bilbao,
How many toreros can the moon make dance,
On the tip of its horn ?


Allain Leprest killed himself on August 15, 2011.
Nimeño II killed himself on September 10, 1989, two years after having very seriously injured his cervical vertebrae, falling, after being propelled by the bull Pañolero.
Here is the brief that I wrote on this subject in the book See you tomorrow (closed on weekends):

Fòrza :
Jacques Durand, journalist from Libération, says that when he learned by a phone call of the death of Christian Montcouquiol, Nimeno II, he was reading Les mémoires d'outre-tombe. He extracted this sentence for the writing of his article, His death left him in possession of his strength.

As in The Merchant of Venice, it is a question of respecting the contract of commitment which binds each person to their own word.
Respect for what is then pledged.
The pound of flesh for balance of the mobile (1).

(1) In French, mobile means in movement but also refers to sculptures in balance and suspension (Cf. Calder)

Jean-Thibaut Fouletier
Die, le 06/02/2024