D’ébats

 

Ce poème accompagne le tableau « D’ébats » à voir à la rubrique « Toiles » . Ils sont tous deux présentés dans mon livre « L’alter de ton augure ».

D’ÉBATS

Languides, les mains mènent le bal des peaux qui quêtent la caresse.
Un tété tient la corde, raide et rond comme une cloche au creux d’une pogne cueillant son écho.
Phalangistes assoiffés, les doigts se pressent aux portillons des petits boutons tout ronds – de jambes – de l’entre-fesses,
Trous de portes titillés de bout en bout, où sincère l’alternance des dix petits nègres.

Y a des pieds de canard tout en haut sur la cime et des cuisses de grenouilles ouvertes sur l’abîme.
De bitte en bleu, de butte en blanc, la moule a gaufre au zinc et pisse, dont six prunes.
La dernière main tient tête à tète à la langue maternelle et l’essieu s’ouvre sur l’univers des mots couverts.
Les pendants tifs, algues au rythme des scansions, n’en perdent miette et époussettes les oreillés.
Aux temps des épousailles les serments murmurés engramment ad vitam des accords aux silences affiliés.

Ils courent ils courent les coups fourrés.

A bon dos la bête qu’en a deux, non ?

D’ébats.

Jean- Thibaut Fouletier

Paris, le 4 février 2015