Cinq brèves (En bonus un dernier train pour Londres)
My taylor is rich :
Le métro est à l’arrêt dans la station depuis plusieurs minutes. Nous sommes trois dans la rame, moi qui lis mon livre et deux touristes étrangères assises dans le compartiment à quatre places à côté du mien. Le conducteur, un jeune homme d’une trentaine d’année, arrive et me dit qu’il faut descendre sur le quai pour attendre le prochain train. Puis il se retourne vers les deux femmes et dans la foulée leur dit très naturellement, « Plize quitte ze train ». Puis nos regards se croisent et se conjoignent à l’instant où il réalise les phosphorescences de sa phrase. Nous nous mettons à rire franchement, comme deux vieux potes, moi qui le chambre en appuyant la phrase version Arthur de Kaamelott devant les facéties langagières de son Perceval préféré, « plize quitte ze train… » et lui qui n’en revient pas de la « qualité » de son intervention.
Fillondreux :
J’en ai croisé des célébrités dans les rues de Paris. François Fillon dernièrement par exemple. Il marchait accompagné d’un homme et d’une femme devant l’école primaire de mon quartier, les mains dans les poches, le pas négligemment nonchalant, la mine presque débonnaire, le sourire en biseau et l’embonpoint poiresque supporté par un blazer un peu lâche. J’essaye de ne pas en rajouter pour en arriver directement à ces mots qui jaillirent en moi à la vue de ce corps privé du filtre cathodique, Fillon ou la chair molle du politicien dur.
A table !
Elle est la nounou d’un petit gars de CE2. Alors que nous échangeons quelques mots de temps à autres depuis des années, il y a peu elle s’est présentée ainsi, « Mon prénom c’est Lorraine, comme la quiche ! ». Ce qui ne l’empêche pas d’être une spécialiste de la marine marchande au 18ème siècle.
Je chiante soir et matin :
Patrick Cohen est toujours journaliste même si l’année dernière, un jour de folle révolte germanopratine, il déchira sa carte pour se montrer solidaire de sa consœur Pascal Clark qui venait de ne pas se voir renouveler la sienne. L’affaire ira sans doute jusqu’à la Cour Européenne des Droits de l’Homme et parions que notre hystéro Patounet saura mener le combat jusqu’à son terme, vain. Bon, mais il a beau être un héros il n’en est pas moins homme et, lors d’une soirée spéciale hommage à Albert Camus que je voulais entendre, il introduisit les débats par ce magnifique lapsus, « En direct du studio Charles Très niais..». Pas grave Pat, en général on oublie vite ce que tu dis… D’autant plus que je ne t’écoute jamais.
Asymptote :
Jean Barbier, l’abjection faite homme, a été condamné à mort par contumace à la fin de la seconde guerre mondiale. Reconnu en 1962 à Marseille il se livre aux autorités et est à nouveau condamné à la peine capitale en 1965. Il sera gracié par
De Gaulle. Sa perpétuité à ensuite été commuée en une peine de 20 ans d’emprisonnement par Pompidou avant d’être enfin gracié par Valéry Giscard d’Estaing. Il est mort en 1991. Sans avoir, fait rare, été décoré par Mitterrand.
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