À table !
(En souvenir des grands plats dans les petits)
Les p’tits plats dans les grands de la tablée des comptes,
Ceux qui se règlent à jeun de dégueulis épars,
Ces faces à faces contraints n’épargneront personne
Lorsqu’il faudra broyer les os du désir.
Les coudes pas sur la table mais dans ton œil en sang,
Et mes dents d’ivoire noir se referment sur ta langue,
Ma tête et mon dos droits comme des I en ferraille
Se plantent dans ton sourire et déchirent tes genoux.
Cuits à points aux fourneaux les mots se décomposent,
Le couteau la fourchette s’allient pour dépecer
Le silence à foison qui s’immisce en épice
Entre les corps d’amour perdus parmi les pains.
Faut il vitupérer quand on sert à la pelle
Des chardons béchamel qui me déchirent la bouche ?
Faut il encore se taire quand le grand cheval mort
Se dresse sur la table et hurle au fond du gouffre ?
JTF Paris, le 20/12/2015
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