Présentation de Jean-Thibaut Fouletier
Autoportrait 2003
Présentation par Lauréline Fontaine
Jean-Thibaut Fouletier est aujourd’hui artiste, psychanalyste et professeur de Taï chi. A 50 ans, il a élaboré l’ensemble de ses activités par des années d’exercice et d’études. Ce parcours, ponctué aujourd’hui par la mise en service de son nouveau site internet, il le continue en y ajoutant l’écriture, au sein d’une maison d’édition qu’il fonde en 2015 Les Discrets-Dits, qu’il met d’abord au service de chacun des arts et disciplines qu’il pratique. Cette présentation retrace ce parcours atypique et passionnant.
En entrant au centre de formation de l’Olympique Lyonnais à 16 ans, il était pourtant destiné à devenir footballeur professionnel. La suite de sa carrière est marquée à la fois par un abandon et une révélation : un abandon, car une très difficile gestion de carrière et de personnalité se soldent par une grave blessure ; une révélation, car c’est à ce moment qu’il rencontre la psychanalyse. Il a à peine 25 ans. C’est une rencontre intellectuelle d’abord, puisque, installé alors en Belgique, il lit tout ce qu’il trouve à ce sujet, prend connaissance de ses fondements et de la pluralité des « écoles ». C’est une rencontre clinique en second lieu, quand il vient à Paris l’année qui suit, en entamant cette fois une analyse, qu’il terminera 17 ans plus tard. Entre temps, il aura également rééduqué un genou qui aurait pu être perdu.
Les débuts de son analyse réveillent presque simultanément une autre passion, celle de la peinture et du dessin, activité qu’il a presque toujours pratiquée en amateur. Un mois après le début de son analyse, il décide de se mettre à la peinture. Un concours gagné dès la première année, en 1994, le conforte dans son choix : il tracera son chemin dans cette voie. Adoptant tous les styles pourvu qu’ils servent ce que l’artiste a à dire, Jean-Thibaut Fouletier revendique dans sa vie comme en peinture l’éclectisme, à la condition qu’il ne soit pas le paravent de l’absence de soi.
Même s’il fait rapidement quelques expositions, les premiers pas de peintre et une analyse en cours ne se font pas sans la nécessité de gagner de quoi vivre, et il enchaîne deux emplois sur plusieurs années : vendeur dans une enseigne célèbre d’articles de sport, puis agent commercial dans une filiale d’une grande compagnie aérienne française. Ce dernier emploi lui fait connaître particulièrement le monde de l’entreprise et celui des relations socioprofessionnelles, puisqu’il devient très rapidement représentant du personnel et délégué syndical. L’exercice de ces mandats nourrit sa passion de la compréhension de l’humain et des relations sociales. Mais profitant aussi des « avantages voyages » du groupe dans lequel il travaille, il part plusieurs fois faire des expositions au Japon ou à Madagascar, et fait des rencontres importantes aux Philippines, au Mexique, en Guyane ou encore à La Réunion.
La rencontre avec le Taï Chi est la plus tardive mais pas la moins heureuse. Elle lui permet de renouer avec son corps, mais aussi d’une certaine manière avec la compétition. En 1998, Madame Wang Tune, fraîchement débarquée de Chine, lui met le pied à l’étrier. Après deux années d’exercice, il commence à suivre les enseignements de Maître Zhang, qui perpétue la tradition transmise par le vieux Maître Wang shing sen, référent chez les initiés chinois. Outre les styles dits classiques, la spécialité enseignée par Maître Zhang est un style peu commun : il s’agit du Zhao Bao. Le Taï Chi étant un art martial « avec armes », Jean-Thibaut Fouletier, qui s’initie à l’épée et au bâton, choisit aussi d’enrichir sa palette et de se perfectionner dans ce bel instrument qu’est l’éventail, avec Maître Liu.
Jean-Thibaut Fouletier commence à donner des cours de Taï Chi en 2001 dans la banlieue parisienne. Puis, en 2005, son maître l’envoie en Chine, dans les Monts Wudang, pour participer à la première compétition mondiale de Taï Chi Chuan dans le style Zhao Bao. Il remporte la médaille d’or. Il avait auparavant, la même année, participé aux championnats de France de Taï Chi Chuan, où il avait remporté plusieurs titres également. Mais ce sera là un point final à cet esprit : après avoir enfin validé l’expression de ses « possibles » en compétition, Jean-Thibaut Fouletier, préfère désormais continuer à pratiquer, enseigner et apprendre. Il quitte son emploi pour se consacrer désormais à ses différentes passions et activités. Pour continuer son travail de recherche dans les arts martiaux il a travaillé également le kung Fu , toujours avec maître zhang, Kung Fu qu’il enseigne également.
Toujours en analyse, il lit beaucoup, participe à des cartels, suivra les séminaires de Paul-Laurent Assoun et de Patrick Valas, assistera aux « présentations de malades » à l’hôpital psychiatrique de Villejuif (malades qui acceptent que leur consultation se déroule devant un public « étudiant »), et par la suite, il adhérera pour quelques années à Espace Analytique. A la fin de son analyse, il a ouvert son cabinet de psychanalyse en 2011 dans le 5ème arrondissement de Paris.
Depuis 2019 il participe au réunion de Place Analytique, un groupe de travail sur la clinique psychanalytique ouvert à qui veut y participer, ce – approche inédite – quelque soit son approche de la psychanalyse, et en est l’un des responsable depuis 2020. Cette même année, il déplace son cabinet à Die dans la Drôme où il vit désormais, après avoir fait le constat – jusque là étrangement scotomisé par ses collègues – que depuis sa découverte la psychanalyse est quasi exclusivement citadine.
Fin 2021 il produit et présente une émission de radio, Lhommalaise à la radio locale RDWA. Voici son argument sur le site de la radio : Dans son livre Malaise dans la culture Freud traite des conditions qui fondent le rapport entre l’individu et le collectif. Un rapport qu’il estampille sous le vocable de Malaise. Pour autant le constat livré par notre époque est qu’en réponse à ce malaise décrit par Freud notre contemporanéité promeut le «à l’aise» à tous prix. Dans une série de huit émissions, une par chapitre de ce livre, Jean-Thibaut Fouletier commente le discours de Freud en le mettant en perspective avec la réponse qui lui est donnée actuellement. Après l’avoir écouté, chacun pourra y placer Lhommalaise quelque part entre le Malaise et le À l’aise. Cela, comme il l’entend.
L’idée de « partager » ses interrogations, son travail, ses passions et réflexions, lui vient assez tôt. Il ouvre un premier site internet, tybolt déjà, en 2000. Le site évolue sur plusieurs années, change en 2011, puis en 2014. Pendant ce temps, un autre site voit le jour, plus discret, qui est la galerie des peintures de Jean-Thibaut Fouletier (jtfouletier.com). Aujourd’hui, le site s’ouvre au Taï chi et à la psychanalyse, là où le premier tybolt parlait essentiellement de peinture et un peu d’écriture. C’est d’ailleurs l’écriture qui est la touche la plus récente apportée à l’édifice des activités de l’artiste.
Depuis quelques années, Jean-Thibaut Fouletier construit un corpus d’écrits importants, qu’il délivre et peaufine par touches. Son écriture peut être précise et incisive, car marquée par la psychanalyse. Elle peut être tout simplement communicative et expressive, empreinte de la passion des autres dont Jean-Thibaut Fouletier fait preuve.
Le site tybolt.fr entend ainsi refléter tout à la fois l’engagement de Jean-Thibaut Fouletier dans l’ensemble de ses activités et vis-à-vis de ceux qui sont en travail avec lui, qu’ils soient spectateurs d’une toile, élèves de Taï Chi, lecteurs de ses livres ou patients dans son cabinet.
> Présentation du site tybolt.fr, par JTF
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