6 brèves et 4 chansons (avec un bon casque c’est mieux…)


La biterreine du roi des Biterrois :

Les historiens nous rappellent souvent qu’il y a une femme derrière chaque grand homme. La vérité nous force à dire qu’il peut également y avoir une très grande conne derrière un tout petit con. Ainsi, Bob Ménard, ersatz testiculaire et néanmoins maire de Béziers, dit tout haut ce qu’il doit de toujours plus bas à sa femme Emmanuelle Duverger. «Ils» osent tout et comme vous le savez, c’est à ça qu’on les reconnaît. En même temps, il faut avouer que pendant des décennies le terrain leur à bien été préparé, dans cette région où pour la première fois de ma vie, enfant, j’ai entendu assénée en public la profession de foi du soudard décomplexé, déclamée avec un accent du cru qui fleurait mauvais la fière piquette, « Je suis raciste et j’ai pas peur de le dire » !

https://tybolt.fr/zemmour_desproges_jonasz_et_les_fourmis_rouges/

QI cuit :

Il n’y a que les gens intelligents pour croire que l’on entend moins bien avec des oreilles d’âne.

Où les cyprès comme des lances…: 

Valérie et Djon Djon ne se connaissaient pas. Ils se sont suicidés à quelques mois d’intervalle, avec pour les deux une dernière adresse à mon endroit. J’avais ensuite écrit pour elle l’une des brèves les plus courtes de mon catalogue, « Alors comme ça Valérie tu t’es pendue ! » et pour petit Djon Djon, dans la même veine, j’avais émis l’espoir que le temps de sa chute, depuis le 7ème étage, les voix qui le tourmentaient l’aient enfin laissé en paix. Chaque fois que je pense à eux j’ai cette chanson en tête qui accompagne leurs présences… Apaisées ?

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Melocoton :

Jean-Philippe vient de prendre sa retraite après avoir fait carrière au sein d’une banque. Il participe depuis deux ans aux cours de Taï Chi. Il me raconte qu’à son arrivée en France depuis son Vietnam natal il a habité dans un foyer étudiant situé à deux pas de mon actuel appartement. Nous échangeons sur le fait que son foyer universitaire soit devenu un hôtel. Il m’explique encore qu’un jour, alors qu’il travaillait à son bureau il vit tomber des objets par la fenêtre. Plus précisément des morceaux de coton lancés par les habitants des étages. Il s’étonna quelques instants des pratiques discutables de certains de ses coreligionnaires pour se replonger dans son travail et constater quelques minutes plus tard que les cotons continuaient de tomber. Comme les flocons de neige qu’ils étaient et que Jean-Philippe découvrait pour la première fois.

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Deux poids mille mesures :

Solal est alors en CE1. Il me montre ses devoirs et la leçon du jour porte sur les unités de poids et de mesures. Je repère une définition dans son cahier, «Le gramme est l’unité de mesure légale etc.», que je lui lis pour lui demander ensuite s’il l’a comprise et plus précisément s’il sait ce que veut dire le mot légal. Il réfléchit quelques secondes puis répond « légal ça veut dire que c’est l’égal, c’est la même valeur... ».

Il me semble qu’un enfant qui sait encore poétiser au milieu de la légalité et des définitions sans relief des unités de mesures sait à tout le moins, à cette légalité et à ces unités de mesures fossilisées, leur prêter vie. C’est qu’il en a à revendre l’animal !

Toute une vie : 

Je me trouve ce jour là à la sortie de l’école primaire et je vois l’un de mes jeunes élèves du Taï Chi en larmes, avec sa nounou et son frère auprès de lui qui semble tout à fait inconsolable. Je sens quelque chose de particulier et vais les voir. C’est le jour de la fête des mères. Le grand de 9 ans m’explique que comme son petit frère a été trop lent pour écrire ses leçons, la maîtresse l’a obligé à terminer cette tâche plutôt que de lui permettre de finir son cadeau pour sa mère. Il a 7 ans, son père est mort alors qu’il en avait 3, ce que sa maîtresse sait pertinemment, et oui, rentrer de l’école sans le cadeau pour sa mère l’a rendu triste. Profondément. Je ne m’appesantirai pas sur la suite de l’histoire.

Il me semble que c’est l’une des premières années d’enseignement de cette institutrice. Je sais que dans quelque « procès » que ce soit « La » vérité n’existe pas et qu’autant, toutes les vérités coexistent. Je me contenterais donc de rendre ici en quelques mots la ligne subjective – et quoi d’autre ? – où je me situe par rapport à cette histoire.

Je n’ai pas attendu cette anecdote pour me rendre compte que cette jeune institutrice, dont j’ai pu constater par ailleurs plus d’une fois la portée extrêmement restreinte de son regard, transpire la certitude et la suffisance de ceux qui n’ont pas d’expérience et qui malgré tout « savent ». Cela se traduit par une étonnante détestation – c’est le mot – que nourrissent certains des jeunots à son endroit. Alors, au point de jonction de La vérité et de toutes les vérités, il y a les pleurs d’un petit garçon pour lequel sa maîtresse n’a pas su montrer d’amour. Oui, cet amour qui fait peur et qui est parfois évoqué dans l’Éducation Nationale par ces simples mots – prêtés à des directeurs de diverses écoles et pas celle là en l’occurrence – qui m’ont été rapportés en différentes occasions, « Nous ne sommes pas là pour aimer les enfants ».

Je lui conseillerais donc à cette jeune péronnelle de lire Sainte-Colline de Gabriel Chevallier, l’auteur de Clochemerle. L’ouvrage, truculent et magnifique, se clôt sur un chapitre où il est question du beau regard simple, chaleureux et profond et fraternel que porte l’un des tenants du pensionnat, « le père la bricole », sur les enfants qui y vivent.

Simple, chaleureux, profond et fraternel oui, comme seule une vie vécue à cœur ouvert peut le permettre.

Et ça aussi bien sûr c’est du travail, voire le travail. Mais cela ne s’enseigne pas. Au mieux, c’est à dire par un étrange concours de circonstances, parfois, tout juste, cela se transmet.

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